L’univers des Rivers of London (Le dernier apprenti sorcier en VF) ne se limite pas aux romans centrés sur Peter Grant. On trouve aussi toute une série de comics et plusieurs novellas. Si Peter était encore narrateur de la première, ce n’était plus le cas pour la deuxième puisqu’on partait en Allemagne. Pour cette troisième novella, on reste à Londres mais on voit maintenant les choses avec le point de vue d’Abigail, la cousine de Peter.
On suit donc Abigail qui va nous raconter ce qui lui est arrivée pendant que son cousin était parti enquêter à la campagne, dans Foxglove Summer (Les disparues de Rushpool en VF).
J’aime beaucoup le ton d’Abigail. C’est un peu différent de celui de Peter, naturellement. On sent qu’on a affaire à une ado qui a donc une vision bien différente du monde des adultes. Le texte contient d’ailleurs quelques petits notes d’un intervenant extérieur qui essaient d’expliquer certains termes employés par la narratrice. J’ai trouvé ça assez amusant.
Comme il s’agit d’une novella, l’intrigue est évidemment moins riche que celle d’un roman. Cependant, le récit est assez fourni en événements et en personnages. J’ai bien aimé ceux que Aaronovitch introduit dans ce volume, notamment toute la tribu de renards et leur façon de s’exprimer et de voir le monde. La découverte de la famille d’Abigail a aussi été un plaisir, avec ses joies et ses tragédies. J’ai apprécié aussi différentes séquences d’illusion qui viennent se superposer à la vision d’Abigail.
Ce texte est paru alors que plusieurs romans postérieurs aux événements qu’il raconte étaient déjà sortis. Les auteurices se débrouillent généralement bien pour éviter les incohérences, mais on peut avoir parfois le sentiment que les événements de ce récit intercalaire aurait du être déjà connu du lecteur par le biais des romans précédents. L’auteur utilise une petite pirouette qui arrange bien les choses pour régler ça.
J’ai passé un très bon moment avec ce texte. J’ai aimé suivre Abigail et l’écouter raconter son histoire, ses rencontres plus ou moins ordinaires, son point de vue sur les adultes. L’intrigue s’insère bien dans le reste de l’univers développé par Ben Aaronovitch et je lirai avec plaisir un autre récit centré sur Abigail.
What Abigail did that Summer
de Ben Aaronovitch
illustration de Stephen Walter
éditions Gollancz
199 pages (format moyen)