Penguin – The Prodigal Bird, de Tom King & Rafael De Latorre

L’univers de Batman fourmille de séries secondaires dédiés à d’autres personnages et un certain nombre d’entre elles sont consacrés à certains de ses adversaires. C’est ainsi que récemment est sortie une série consacré au Pingouin, alias Oswald Cobblepot, dont le scénario est écrit par nul autre que Tom King. Il n’en fallait pas plus pour que je décide de la lire.

Le Pingouin est mort et son empire criminel passé entre d’autres mains. Pourtant, on retrouve un Oswald Cobblepot bien vivant et habitant à Métropolis ou il s’est reconverti comme fleuriste. Mais les embrouilles ne sont jamais loin et quelqu’un va lui forcer la main pour retourner à Gotham.

La formule est assez classique. D’abord le récit démarre par une scène où Cobblepot et un autre personnage sont dans une situation désespérée. Puis l’on revient en arrière pour comprendre comment on en arrive là. S’ensuit la présentation du nouveau quotidien de Cobblepot, l’arrivée de l’élément perturbateur qui va le forcer à revenir à Gotham et la préparation de ce retour en se constituant une nouvelle équipe.

L’édition française de ce premier volume semble s’arrêter là alors que la version d’origine contient les deux numéros suivants (6 et 7), dessinés par Stevan Subic, dans lesquels on voit comment Oswald Cobblepot s’est hissé de pas grand chose jusqu’à la position de chef mafieux, et la relation ambigüe avec Batman pendant toute cette période.

Enfin, le volume se termine avec le numéro 0 de la série, qui est une reprise des backstories des numéros 125 à 127 de la série Batman, dessinés par Belén Ortega sur un scénario de Chip Zdarsky, dans lesquels ont voit Selina Kyle rechercher les héritiers de Cobblepot après la mort supposée de ce dernier. Un numéro qui permet de contextualiser un peu la situation de cette série par rapport au reste de l’univers Batman.

Je trouve que le récit est efficace. Les monologues intérieurs des différents personnages leur correspondent bien et permettent de tracer un portrait en creux du Pingouin. Ces monologues sont assez nombreux et pourtant pas un seul n’est le fait de Cobblepot.

Comme pour plusieurs autres vilains de Batman que Tom King a déjà mis en scène, comme le Joker ou le Riddler, je pense qu’une partie de l’intention de l’auteur est de rappeler que le Pingouin n’est pas un méchant ridicule de carnaval mais bien un chef mafieux impitoyable et qui inspire la peur chez la plupart de ses interlocuteurs. Et je trouve que ça fonctionne bien. Il profite aussi de l’occasion pour ressortir quelques personnages introduits dans Batman : Killing Time.

Comme toujours chez Tom King, le découpage de l’histoire utilise sa dose de gaufrier en trois cases par trois et autres « vieilleries ». Ça n’empêche pas les artistes de proposer aussi des mises en page plus dynamiques par moment et quelques illustrations larges, assez rares pour avoir un effet notable. Globalement, l’influence du scénariste sur la forme est moins visible que dans des séries comme Mister Miracle ou Danger Street. Graphiquement, c’est assez joli et l’esthétique globale va bien avec le personnage principal.

Ce premier volume a la forme d’une grande introduction pour le retour du Pingouin à Gotham. La mise en place de son équipe et de son plan se fait étape par étape. J’apprécie de voir un Cobblepot qui n’est pas là pour s’amuser et qui sait inspirer peur et respect chez ses interlocuteurs. La forme globale et les monologues intérieurs et dialogues sont évidemment du Tom King, mais peut-être un peu moins marqué que dans ses séries courtes, comme Supergirl : Woman of Tomorrow ou Strange Adventures. Visuellement, c’est souvent agréable à voir et ça parvient à ne pas rester trop coincé dans les gaufriers chers au scénariste. Je suis maintenant curieux de voir où tout cela mène.

Penguin – volume 1 – The Prodigal Bird
écrit par Tom King
dessiné par Rafael De Latorre, Stevan Subic & Belén Ortega
colorisé par Marcelo Maiolo
lettré par Clayton Cowles
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
200 pages (anglais) 160 pages (français)

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