Le dernier des aînés, d’Adrian Tchaikovsky

Adrian Tchaikovsky est probablement l’un des auteurs britanniques d’imaginaire les plus productifs de ces vingt dernières années. Mais il est assez peu traduit en français, par rapport à tout ce qu’il publie de l’autre côté de la Manche. J’ai parlé ici de son premier roman traduit chez nous, Dans la toile du temps, que j’avais beaucoup apprécié. Voyons un peu ce que ça donne sur une forme, relativement, plus courte.

Lynesse Quatrième Fille est une princesse plus encombrante qu’autre chose. Mais elle est bien décidée à montrer qu’elle vaut plus que ce qu’en disent les autres. Aussi, lorsqu’elle entend parler d’une menace ravageant des contrées lointaines et devant l’inaction de sa mère, elle décide de recourir à une alliance ancienne de sa famille avec un sorcier.

Le texte alterne le point de vue de Lynesse avec celui du sorcier en question… qui n’en est pas du tout un à ses propres yeux. On est bien dans la SF et pas dans la Fantasy, comme pourrait le faire croire le tout début du récit. Il s’agit même d’un type de récit pas forcément très original, mais que l’auteur maîtrise assez bien.

Je suis bien rentré dans le point de vue des deux protagonistes. Tchaikovsky rend bien leurs problèmes personnels et leurs ambitions ou espoirs. Et l’on voit de quelle façon les événements et les surprises peuvent les affecter. L’univers proposé n’est pas très riche mais contient ce qu’il faut pour permettre au récit de tenir et d’avancer.

Un des points que j’ai trouvé vraiment intéressant, c’est le décalage entre le langage des deux personnages. On constate à plusieurs reprises que ce que dit l’un n’est pas exactement ce qu’entend l’autre. Et ça fonctionne plutôt bien.

Il s’agit d’un des textes les plus longs de la collection, au point que sa catégorisation en tant que novella peut donner matière à discussion. Le texte semble dépasser très légèrement la barre des quarante mille mots en anglais, un seul qui sert souvent dans les prix à différencier les novellas des romans. C’est un détail, mais cela souligne quand même que l’on est sur une novella assez longue.

Bien qu’il s’agisse d’une longue novella, je l’ai lu assez rapidement. L’écriture de Tchaikovsky est bien lisible et ne pose pas de problème. L’alternance des points de vues avec des chapitres pas trop long aide à bien avancer dans le récit. Et si la fin de l’histoire est éventuellement prévisible, j’ai pris plaisir à suivre ces deux protagonistes dont j’ai bien ressenti les inquiétudes.

Le dernier des aînés (Elder Race)
d’Adrian Tchaikovsky
traduit par Henry-Luc Planchat
illustration d’Aurélien Police
éditions Le Bélial
177 pages (petit format)

disponible en numérique chez 7switch

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