Il y a les livres dont je fais l’acquisition en les achetant, la très grande majorité, et une petite proportion que je récupère par don, généralement familial. Ces derniers ne correspondent pas toujours à ce que je lis habituellement et ils ont souvent une probabilité moindre de sortir un jour de la pile-à-lire. C’est pourtant ce qui est finalement arrivé à Koba de Robert Littell.
Léon Rozental est un jeune moscovite, issu d’une famille d’apparatchiks, qui coulent des jours tranquilles. Jusqu’au moment où son père décède puis sa mère se retrouve arrêtée. Le jeune Léon se retrouve alors seul et en compagnie d’autres enfants frappés du même destin, ils hantent les couloirs et pièces secrètes de son immeuble. C’est ainsi qu’il finit par découvrir un appartement isolé, protégé par des gardes et hébergeant un étrange vieil homme. Ce dernier propose au jeune Léon de devenir son biographe.
Le récit alterne les dialogues entre Léon et le vieil homme, qui se fait appeler Koba, et la vie du jeune garçon avec ses camarades de malheurs. On aura aussi quelques passages avec le point de vue d’une tierce personne, interrogeant la réalité du récit de Léon.
Pour peu que l’on connaisse un peu la vie de Staline, il est très vite évident que la vie que raconte Koba est celle du dictateur soviétique. Pourtant, il prétend ne pas être Staline mais travailler pour lui. Son mode de vie et la façon dont Léon peut accéder à lui peuvent laisser perplexe sur la réalité de l’identité de cet étrange personnage.
J’avoue qu’une fois arrivé à la fin de l’ouvrage, je ne sais pas trop quoi en penser. Littell s’est bien documenté sur la vie de Staline puisque j’y ai retrouvé une grande partie de ce que je savais déjà du personnage. Je n’ai pas de réponse à comment le jeune Léon pouvait accéder à un tel individu. Tout tend à prouver que Koba est bien le célèbre géorgien moustachu mais le doute persiste dans mon esprit, notamment à cause de sa situation qui semble le montrer comme étant en marge du pouvoir. En tout cas, le récit que fait Léon de ces rencontres se lit très bien et la relation entre le garçon et le vieil homme et les réactions diverses et changeantes de ce dernier cadrent bien avec l’idée que j’ai du dictateur.
Bref, voilà un livre qui ne m’a pas laissé indifférent, dont je ne suis pas totalement sûr d’avoir compris la finalité, mais que j’ai eu plaisir à lire.
Koba (Koba)
de Robert Littell
traduit par Martine Leroy-Battistelli
éditions Points
240 pages (poche)