Je poursuis ma relecture de cette superbe série qu’est Le génie des alpages par l’intermédiaire de l’intégrale en cours de publication. On arrive au troisième volume, regroupant les volumes 7 à 9 de la série (Tonnerre, et mille sabots !, Dans les nuages et Après nous… le déluge ?).
Si la plupart des récits sont toujours en deux pages, on constate que l’auteur n’hésite pas à proposer des histoires plus longues, parfois jusqu’à dix pages. On a aussi encore quelques gags qui tiennent en une seule page. J’apprécie beaucoup cette diversité, qui permet de développer correctement les idées, souvent foutraques, de l’auteur.
Ce volume contient probablement les histoires qui furent les plus marquantes pour moi lorsque j’ai découvert la série, notamment la terrible histoire de l’autobus qui ne tombe pas. La distribution de personnages secondaires évolue, Berthold ne fait qu’une petite apparition, Katarsis a disparu. Par contre, la bergère d’à côté fait plusieurs apparitions et elle n’est pas toujours la dernière à entrainer le récit dans l’absurde. Quand aux brebis, elles continuent de montrer que certaines d’entre elles sont habitées par de bien étranges obsessions.
Une des choses que j’aime bien, c’est que si les histoires finissent presque toujours dans l’absurdité la plus complète, le point de départ est beaucoup plus fluctuant. Dans certains cas, la situation est relativement normale au début alors que dans d’autres histoires on est dans le délire dès les premières cases, comme dans le cas de la pièce de théâtre en une langue sibérienne perdue. J’apprécie aussi que si certaines choses sont absurdes vues de l’extérieur, elles possèdent leur logique interne.
Je me suis bien amusé à la relecture de ces trois albums et à y retrouver certaines des histoires qui m’avaient le plus marqué : la promenade en bateau, l’ovni/ange qui n’était ni l’un ni l’autre, l’étrange relation d’une brebis et d’un aigle, le drame de l’autobus… Et la joie de redécouvrir plein de petits détails, notamment toute la série de vignettes sur Galilée qui s’essaie à la bande-dessinée.
Cette intégrale est complétée par une préface et quelques suppléments en fin de volume, avec divers croquis et esquisses de l’auteur ainsi qu’un gag inédit en album, ce qui fait toujours plaisir. Encore deux volumes pour poursuivre avec joie la relecture de cette grande œuvre de la BD absurde.
Le génie des alpages – Intégrale 3
de F’murrr
éditions Dargaud
188 pages