Je connais Michael F. Flynn de nom depuis la parution en français de son roman Eifelheim. Un roman que j’ai refusé d’acquérir et de lire à l’époque, en 2008, parce que son éditeur français, Ailleurs & Demain, lui avait assigné une couverture proprement hideuse. Je veux bien faire parfois des efforts, mais quand un éditeur se fiche du monde à ce point, tant pis pour lui. Bref, je n’avais pas eu l’occasion de lire cet auteur. C’est maintenant chose faite avec cette novella de la collection Une heure-lumière.
La novella est un récit avec plusieurs points de vue qui vont se rejoindre pour former un ensemble cohérent.
Si je suis très flou sur la présentation de l’intrigue, c’est que je ne vois pas comment en parler sans dévoiler, à mon goût, trop d’éléments. Les premiers chapitres sont tous écrits suivant le point de vue d’un personnage différent et à chaque fois, on découvre en cours de route quelque chose de très particulier sur la nature du personnage en question.
Car on ne suit pas n’importe qui dans ce récit, même si l’introduction de chaque personnage peut en donner l’impression (à part pour l’un/e très particulier/ère). Flynn propose une histoire qui fait se rencontrer plusieurs idées classiques de science-fiction et il superpose le tout en un improbable millefeuille. Ça pourrait être franchement casse-gueule, mais je trouve que ça fonctionne bien. Après coup, j’y trouve un petit côté « crossover de multivers super-héroïque » assez agréable.
Chacun des personnages apporte quelque chose à l’intrigue et l’écriture de l’auteur rend bien leur point de vue et leurs spécificités. Tous ont des objectifs personnels et des craintes. Et surtout, iels partagent un trait : iels cachent tous quelque chose sur leur nature.
J’ai vraiment passé un bon moment avec cette novella. A chaque chapitre je regardais avec curiosité l’auteur ajouter un élément sur sa pile comme on regarde un enfant empiler des cubes en se demandant si l’édifice tombera ou pas. Et j’ai ressenti de la joie en voyant que ça tenait. Avec en prime une petite pirouette sympathique à la fin. Bref, ça fait plaisir de lire ce genre de texte.
Connexions (Nexus)
de Michael F. Flynn
traduit par Jean-Daniel Brèque
illustration d’Aurélien Police
éditions Le Bélial
127 pages (poche)
disponible en numérique chez 7switch