J’ai beaucoup aimé le run de Mariko Tamaki sur Detective Comics. J’étais donc très curieux de voir comment les choses allaient se passer avec son successeur, Ram V, un scénariste que j’avais déjà apprécié pour son travail sur la série Catwoman. Son run va durer vingt-huit numéros, tous intégrés dans un trame unique avec pour titre global : Gotham Nocturne.
Quelque chose ne tourne pas rond chez Batman. Bien qu’il se surveille sous toutes les coutures, l’homme chauve-souris n’est plus aussi performant et quelque chose semble le ronger, sans que sa science et sa technique soient capables de cerner la cause du problème. Pendant ce temps, une mystérieuse famille semble liée à Gotham et revient réclamer son dû.
Ce début d’arc nage en partie dans le fantastique. Batman se retrouve à affronter des menaces qui n’ont plus rien d’humain. L’étrange famille Orgham semble tirer sa puissance de pouvoir qui n’ont pas grand chose de rationnel. Et on retrouve même Barbatos qui rode dans les pensées de Bruce.
Le travail graphique de Rafael Albuquerque colle très bien à l’ambiance que propose le scénariste. L’artiste se débrouille bien avec les séquences d’action, mais c’est surtout au niveau de l’atmosphère qu’il montre son talent. On frise par moment l’horreur et son trait contribue bien à faire ressentir l’aspect étrange et menaçant des Orgham.
Cette ouverture de Gotham Nocturne en quatre numéros pose très bien l’ambiance et les éléments qui vont composer le drame que va narrer la suite de l’arc. Batman est bien malmené, tant physiquement que mentalement, et on sent que la descente aux enfers ne fait que commencer.
Du côté des backup stories, on commence sur les trois premiers numéros par un récit centré sur James Gordon, qui essaie de s’occuper comme il peut maintenant qu’il ne fait plus partie de la police de Gotham. Y a beaucoup de monologue intérieur, c’est sombre graphiquement et ça colle bien à l’ambiance de détective privé que raconte ce petit récit écrit par Simon Spurrier et illustré par Dani. Et ça vient ensuite se greffer au récit principal.
Le quatrième numéro contient la première partie d’une backup story en trois épisodes, qui s’intéresse cette fois à Harvey Dent et Two Face. Là aussi, ça a un rapport assez proche avec le récit principal. Cette plongée dans l’esprit torturé de Dent est bien illustrée par Hayden Sherman, accompagné là aussi de Simon Spurrier à la plume.
Le volume contient aussi son lot de couvertures variantes dont certaines sont vraiment magnifiques et reflètent bien l’ambiance de ce début de série.
La version française de ce début de run semble avoir une composition un peu différente. On y retrouve bien le récit principal des numéros 1062 à 1065, mais seulement la backup story sur Gordon. Celle concernant Dent est probablement regroupée dans le volume suivant. Par contre, ce premier tome intègre aussi l’annual de 2022 de la série, qui est dans le volume suivant en anglais. La grande joie des différences d’édition d’un pays à l’autre.
J’ai bien aimé ce début de run. L’ambiance est vraiment différente et j’accroche bien à cette mystérieuse famille qui semble avoir des plans ambitieux pour Gotham et possiblement funestes pour Batman. Ram V raconte tout ça avec un ton qui me plait et Albuquerque l’illustre parfaitement. La relecture en volume s’est très bien passée et je ne devrais pas trop tarder à relire le suivant, puisque je l’ai aussi en stock.
Batman – Detective Comics – volume 1 – Gotham Nocturne : Overture
écrit par Ram V et Simon Spurrier
dessiné par Rafael Albuquerque, Dani & Hayden Sherman
colorisé par Dave Stewart & Nick Filardi
lettré par Ariana Maher, Steve Wands
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
152 pages (anglais) 176 pages (français)