Je parlais récemment du début du run de Ram V sur Detective Comics et donc aussi du début de ce long arc qu’est Gotham Nocturne. Après une ouverture qui posait le point de départ, cette sorte d’opéra passe ensuite au premier acte.
On retrouve un Batman pas très en forme après la fin du précédent volume et qui aurait bien besoin de se requinquer un peu avant de repartir à l’aventure. Mais Gotham n’attend pas et le chevalier noir repart donc à la poursuite du mystère qui hante les rues de la ville.
Ce premier acte voit la distribution s’élargir sensiblement. Si Harvey Dent était déjà là précédemment, et on le voit jouer un double jeu très dangereux, on voit un autre méchant classique du batverse faire son apparition : Mr. Freeze. On commence aussi à voir d’autres membres de la batfamille se manifester un peu plus souvent et ça fait plaisir. Les interactions avec les méchants habituels montrent bien que Batman n’est pas le seul à percevoir qu’il y a un problème à Gotham. Et là aussi, ça fait plaisir de voir un peu de finesse.
Le volume contient les numéros 1066 à 1070 de Detective Comics, ainsi que son annual 2022. Ce dernier offre un retour dans le passé pour aider à comprendre l’ancienneté du lien entre les Orgham et Gotham. Assez classiquement, le récit calque des figures connus du Gotham moderne sur des individus du dix-huitième siècle, mais ça fonctionne assez bien.
Graphiquement, c’est Ivan Reis qui s’y colle en solo sur les deux premiers numéros (avec Danny Miki à l’encrage), puis il est rejoint par Rafael Albuquerque sur le troisième. On passe ensuite à un trio formé par Dexter Soy, Miguel Mendonça et Stefano Raffaele sur le quatrième, et Raffaele s’occupe seul du dernier numéro. Reis fait bien le job sur sa partie et les artistes suivants, s’ils ont un style légèrement différent livrent un travail qui passe bien aussi. Sur l’annual, Albuquerque travaille avec Christopher Mitten et Hayden Sherman. Mitten apporte un petit côté Hellboy-verse qui va assez bien avec l’époque et le ton du récit.
Du côté des backup stories, on a d’abord les parties deux et trois de l’histoire consacrée à Two Face entamé dans le volume précédent, écrit par Spurrier et illustré par Sherman. Je trouve que ça fonctionne très bien, tant dans l’écriture que sur le plan visuel, avec notamment de belles planches sur ce qu’il se passe à l’intérieur d’Harvey Dent. Spurrier retrouve ensuite Dani le temps d’un numéro pour reparler de ce bon vieil Jim Gordon. Enfin, on a les deux premières parties, sur trois, d’un récit qui parle de Mr. Freeze et de la psy d’Harvey Dent. C’est toujours bien écrit par Spurrier et très joliment illustré par Caspar Wijngaard. Tous ces récits sont assez bien reliés à l’intrigue principale, en apportant des éléments sur certains personnages croisés.
Le volume se conclu avec quelques couvertures variantes, parmi lesquelles de bien belles choses, ainsi que quelques extraits de script et de progression crayonné, encrage, colorisation.
Dans l’ensemble, j’ai bien aimé ce premier acte d’une histoire qui semble emprunté à la forme de l’opéra. Ram V continue de proposer une intrigue qui louche toujours un peu vers le fantastique, avec un Batman qui semble toujours en danger et un poil en rade, avec un Barbatos qui se rappelle de temps en temps à son bon souvenir. Les différents artistes qui se succèdent pour illustrer tout ça font un boulot correct, voire franchement bon par moment. Et les backup stories dirigées par Spurrier s’articulent bien avec le récit principal. Prochaine étape : l’acte deux.
Note sur l’édition française : l’annual présent dans ce volume était inclus dans le volume français précédent.
Batman – Detective Comics – volume 2 – Gotham Nocturne : Act I
écrit par Ram V & Simon Spurrier
dessiné par Ivan Reis, Rafale Albuquerque, Dexter Soy, Stefano Raffaele, Miguel Mendonça, Christopher Mitten, Hayden Sherman, Dani & Caspar Wijngaard
encré par Danny Miki
colorisé par Dave Stewart, Nick Filardi, Lee Loughridge & Adriano Lucas
lettré par Ariana Maher, Steve Wands & Deron Bennett
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
232 pages (anglais) 176 pages (français)