Le début du run de Tom King sur Wonder Woman m’a beaucoup plu (mais qu’est-ce qui ne me plait pas dans ce qu’écrit King ?). Je continue donc la série sans la moindre hésitation, curieux de voir où va mener cette intrigue.
On commence le volume par un numéro one-shot dans lequel Diana retrouve Superman dans un centre commercial galactique où l’on peut tout trouver, à la recherche de l’impossible : un cadeau d’anniversaire pour Bruce Wayne, l’homme qui peut tout avoir et n’a envie de rien. Un épisode très agréable à lire, avec plein de petites scènes amusantes : un passage par une pédicure, le problème du stationnement en centre commercial, un photomaton, etc. Des moments de complicité plaisants entre deux amis, qui parlent un peu d’un ami commun. C’est pas trop mal dessiné par un Guillem March qui est un petit peu aux fraises au niveau des proportions à deux-trois moments mais fait bien le taf le reste du numéro.
On passe ensuite aux trois numéros de l’arc Sacrifice, dans lesquels une Diana prisonnière de Sovereign essaye de résister aux tentatives de ce dernier pour la briser. Les approches du tortionnaire sont variées et l’amazone tente de trouver des stratégies pour ne pas craquer. C’est bourré de trucs qui m’ont fait plaisir. Il y a de belles séquences entre Diana et Steve Trevor. J’ai aimé voir comment ce dernier sert de soutien à Diana, sans pour autant être le grand sauveur. Diana entretient une intéressante relation dépendance/indépendance vis à vis de lui. Sovereign suinte littéralement la misogynie. Ce type est vraiment détestable et Diana ne peut que lui apparaître comme un obstacle à briser à tout prix. Le trio Donna Troy, Yara Flor et Cassie Sandsmark fait ses petites affaires dans son coin et j’ai vraiment plaisir à voir Tom King les intégrer dans cette histoire. Elles sont la famille de Diana et ça se voit. A côté de belles séquences avec de l’émotion, il y a aussi quelques petits gags, notamment autour de l’avion invisible à propos duquel King s’amuse bien.
Cet arc est très bien mis en scène par un Daniel Sampere toujours aussi bon que dans le premier volume. Il continue de très bien se couler dans le moule Tom King, livrant tant du gaufrier que de la splash-page. Les personnages sont magnifiques, les scènes d’action sont belles à voir. La mise en couleur de Tomeu Morey est parfaite. Et la Diana de la séquence Stepford Wives n’a rien à envier à la Joan Peterson de Love Everlasting, autre série écrite par Tom King.
Les trois derniers numéros sont des tie-ins de l’event Absolute Power. Le gros défaut est que ça casse un peu la progression du run. D’ailleurs ces trois numéros ne sont pas présents dans l’édition française de la série. Néanmoins, je me suis bien amusé à leur lecture. Le premier numéro est l’occasion de voir un peu la team dark de la Justice League, avec Jim Corrigan, Madame Xanadu, Shazam, Mary Marvel et surtout Detective Chimp et John Constantine. Ces deux derniers suffisent à mon bonheur, quand bien même ils n’apparaitraient que le temps de quelques cases. Ensuite, on a deux numéros où Diana fait équipe avec Damian Wayne. D’abord pour essayer d’arracher à un Captain Boomerang pas très coopératif l’emplacement de la prison dans laquelle Amanda Waller retient prisonnier la plupart des héros. Ensuite pour aider à faire s’évader les pensionnaires de l’établissement en question, avec une Diana très intéressée par ses retrouvailles avec Steve Trevor et un Damian en gosse agacé, voire écœuré, par cet étalage de sentiment. L’occasion aussi de coller des guest-stars un peu partout. J’ai vraiment apprécié la collaboration Diana/Damian, avec les différences d’approche pour obtenir des informations. On voit aussi qu’être héroïque ça n’est pas juste avoir des super-pouvoirs, c’est aussi avoir un certain état d’esprit. Visuellement, c’est dessiné par un Tony S. Daniel qui fait le taf. C’est beau, c’est propre, ça fait plaisir à voir.
Le dernier numéro contient aussi une petite histoire en plus : la même chose que les deux précédents, mais raconté par Damian Wayne. Avec une réinterprétation très personnelle de sa collaboration avec Wonder Woman. Vu sa capacité à réécrire l’histoire, il n’est pas sûr que son auditoire soit vraiment convaincu par sa version.
Au final, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce volume. C’était plus divers, tant dans les récits que graphiquement, que le premier. Les ties-ins ont ce côté toujours agaçant de parasiter un peu le récit en cours, mais ils étaient assez satisfaisants en eux-mêmes. La présence d’un petit one-shot amusant en début de volume (probablement pour permettre à Sampere de suivre le rythme) apporte une petite pause bienvenue. Vivement le prochain volume.
Wonder Woman – volume 2 – Sacrifice
écrit par Tom King
dessiné par Daniel Sampere, Guillem March, Tony S. Daniel & Khary Randolph
colorisé par Tomeu Morey, Leonardo Paciarotti, Arif Prianto, Jay David Ramos & Alex Guimarães
lettré par Clayton Cowles
éditions DC Comics (anglais) Urban Comics (français)
190 pages (anglais) 150 pages (français)