Dragon Age Inquisition

Comme le quatrième opus de la série vidéoludique Dragon Age est sorti récemment et que je suis à la pointe de l’actualité, je vais vous parler… du troisième. Et même pas parce que l’arrivée de The Veilguard m’a fait dire « oh, mais je n’ai pas encore joué au précédent, vite, comblons cette lacune ». Mais je m’expliquerai sur ce point un peu plus loin. Parlons d’abord du jeu lui-même.

Alors que la divine Justinia a réuni templiers et mages pour tenter de négocier une paix, une énorme explosion balaie les lieux et ouvre une brèche dans le Voile. Seul survivant de l’événement, avec une étrange marque sur la main, on est entrainé dans une tentative pour refermer cette brèche et trouver des réponses à de multiples questions.

Bien sûr, il y a des dragons.

Je vais commencer par les choses qui gênent ou qui fâchent. C’est toujours en 3D à la troisième personne et si je ne fais pas une fixette sur la vue à la première personne, j’avais que j’aime bien quand ce genre d’option est disponible. Ça n’est pas le cas ici. Dans les combats, on peut passer en un mode gestion d’équipe qui permet assez facilement de faire réaliser des actions par chaque membre de l’équipe… mais avec une gestion de la caméra très aléatoire. Dans les environnements un peu clos, ça peut vite virer à la galère pour trouver un angle de vue permettant de bien voir les choses. Et je n’avais jamais trouvé comment empêcher les mages et archer/arbalétrier d’aller trop près des adversaires. Ce qu’il fait qu’ils ont souvent encaissé nettement plus de dégâts que mes guerriers.

La partie « fiche de personnage » a l’air de s’être encore allégé. On garde les petits arbres de compétences par domaine que l’on trouvait déjà dans le deuxième volet. Par contre, on n’a plus vraiment la main sur l’évolution des attributs. Je ne suis pas contre la simplicité, mais j’avoue que quand ça commence à donner l’impression qu’il y a des caractéristiques sur lesquelles on n’a pas la main, ni que l’on comprend vraiment à quoi elles servent, ça m’ennuie un peu.

Du côté inventaire, je n’ai pas trouvé ça très pratique non plus. La navigation entre les différentes catégories est un peu mollassonne. J’étais fréquemment au max de la capacité d’emport et j’avais toujours un mal de chien à trouver rapidement de quoi me débarrasser dans mon stock. J’ai l’impression que ça n’a jamais été le fort de chez Bioware, que ce soit dans cette saga ou dans les jeux Mass Effect.

C’est un peu la guerre et ça bastonne.

Enfin, le plus gros écueil, pour moi : c’est grand. Très grand. Trop grand. Le monde n’est certes pas ouvert dans son ensemble en une seule grande carte, façon Witcher 3 ou Assassin’s Creed Odyssey. Mais on a quand même toute une série de zones à explorer qui sont relativement grandes. Dans chaque zone, il y a pas mal de choses à voir et à faire, mais j’ai tout de même eu une certaine impression de vide par moment. Notamment du fait qu’il faut en fin de compte beaucoup marcher. Il y a certes quelques points de déplacement rapide, mais pas forcément assez à mon goût. Le jeu nous propose de convoquer une monture, capable de se déplacer au pas ou au galop et censée nous permettre de nous déplacer rapidement. Sauf que le canasson est tellement pataud, même au galop, que c’est une plaie à utiliser. Il n’est pas très maniable, il est énorme et il arrête le galop au moindre début de commencement d’obstacle. Il n’y a aucune sensation de vitesse et la comparaison avec les chevauchées avec Ablette dans Witcher 3 fait vraiment mal. Bref, c’était tellement pénible que je préférai me déplacer à pied. Ça n’était pas plus rapide, mais la course du personnage donnait l’impression d’avancer.

En temps de jeu j’aurai passé plus de cent vingt heures sur ce jeu, en comptant les extensions, dont deux ajoutant de grandes zones de jeu et une autre qui contient une sorte de quête épilogue. Et j’en viens au fait que j’ai commencé à jouer à ce jeu il y a plusieurs années. Ce qui en fait n’a rien d’inhabituel chez moi : je mets souvent plusieurs années à terminer les jeux de type « rpg open world que ça peut durer plus d’une centaine d’heure pour un seul tour ». Mon attention en tant que joueur parvient rarement à rester focalisée suffisamment longtemps sur un jeu aussi long pour que j’arrive à le faire d’une seule traite. Je vais presque toujours finir par le mettre en pause et en démarrer un autre, puis reprendre le premier au bout de six mois, un an, deux ans… Ce qui fait que ça peut me prendre particulièrement longtemps pour le finir. Ce fut le cas pour Witcher 3 ou Assassin’s Creed Origins, c’est aussi vrai pour Fallout New Vegas dont je parlerai peut-être ici puisque je l’ai enfin terminé il y a quelques temps. Bref, je crois bien qu’à part Starfield, sur lequel j’ai aligné plus de cent cinquante heures de suite, je n’ai jamais terminé un jeu de ce type en une fois et en moins de quelques années. Et j’avoue que je commence à fatiguer un poil. Alors le problème vient en partie de moi : j’ai un peu de mal à rester concentré sur un jeu trop longtemps (idem si une lecture s’éternise), je suis du genre à vouloir faire toutes les quêtes, y compris les trucs les plus inintéressants. J’ai passé des heures et des heures à naviguer dans les eaux de Skellige pour aller voir tous les points d’interrogation sur la carte. Mais je pense qu’une partie du problème vient aussi des jeux eux-mêmes. J’ai l’impression qu’ils sont devenus trop grands. Trop d’espace pas toujours bien rempli. Trop de trucs à collectionner à l’intérieur du jeu (et sur ce point Dragon Age Inquisition en a à revendre). J’espère sincèrement que le quatrième opus de la série revoit tous ces paramètres à la baisse plutôt qu’à la hausse, sinon je pourrai bien finir par laisser tomber.

Un bout de la carte pour gérer les opérations.

Bon, il n’y a tout de même pas que des choses négatives dans ce jeu, loin de là. Tout d’abord, le grand truc des productions Bioware, ce sont les relations avec les personnages, notamment les compagnons d’aventure qu’on traîne avec nous d’une quête à l’autre. On a ici en tout neuf compagnons potentiels, que l’on embarque par groupe de trois au maximum dès qu’on part faire un tour en dehors de notre base d’opérations. Chacune et chacun ont une histoire, une personnalité, un tas de trucs à nous raconter. Bioware oblige, on peut entamer une relation avec l’un ou l’autre de ces personnages (ainsi que quelques autres). Iels ont aussi tous quelques quêtes personnelles à nous proposer. Et certaines de nos actions auront une influence positive ou négative sur leur avis à notre égard, généralement pas dans le même sens pour tous. On ne peut pas plaire à tout le monde. J’ai eu une relation très différente d’un personnage à l’autre et si avec certains c’était assez neutre (Cole, Blackwall, Iron Bull, Vivienne) voire presque antipathique (Solas), avec d’autres (Cassandra, Varric, Dorian et Sera) ce fut un vrai plaisir de parcourir les contrées de cet univers. Une des petites choses que j’apprécie beaucoup, ce sont les petits dialogues que ces compagnons sont capables d’avoir entre eux pendant que l’ont déambule dans une forêt, une caverne, etc. Il y a souvent plein de petites choses amusantes à entendre. Il y a aussi pas mal de personnages, hors compagnons d’aventure, avec lesquels on peut interagir de façon régulière et qui sont plutôt sympathiques. Et dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé les voix françaises.

Les conseillers travaillent aussi pour résoudre certains problèmes.

Puisque l’on est chez Bioware, il y a aussi un impact des choix faits dans les deux précédents opus. Cela peut se répercuter de mille et une façons dans l’intrigue de ce troisième épisode : des personnages sont présents ou absents, ils peuvent nous aider ou s’opposer à nous, etc. Bref, ça peut avoir un effet sur pas mal de petits éléments. Ceci dit, si on n’a joué à aucun des jeux précédents, je pense qu’on apprécie bien celui-ci sans trop savoir de choses sur les précédents. D’autant plus que certains personnages apportent tout ce qu’il faut comme information nécessaire. Les plus curieux peuvent s’enfiler la lecture de tous les livres, lettres, etc. que l’on peut trouver à travers le jeu. Comme dans d’autres œuvres du même genre, Dragon Age Inquisition est bien fourni en terme d’univers, de lore et de bricoles de toutes sortes à découvrir.

L’intrigue principale est relativement longue et riche de rebondissements. A un moment, j’ai cru qu’on avait bien avancé et que je devais bien être quelque part dans les deux tiers… pour découvrir avec un événement soudain et renversant que pas du tout. Pour les quêtes secondaires, c’est très variable. On a des choses assez bien écrites pour ce qui concerne les compagnons. Dans les différentes zones c’est plus aléatoire : il y a des choses intéressantes mais on n’échappe pas aux classiques « mon pote/ma femme/mon fils est parti à la chasse, je suis sans nouvelle, pouvez-vous le/la retrouver ? ». Il y a aussi des quêtes de type « rapportez-moi x ressources de tel type » mais j’ai trouvé qu’elles étaient intégrées d’une façon qui me paraissait moins artificielle que d’habitude. De plus, ce sont des quêtes qui apportent un gain intéressant sur certains paramètres du jeu : la puissance et l’influence.

Un des 317 châteaux / donjons / grottes à visiter.

Car on ne récolte pas que de l’expérience et des composants d’artisanats, dont je serai bien incapable de dresser la liste tant il en existe de différents (clairement trop pour moi). Les quêtes et autres tâches peuvent aussi rapporter de l’influence et de la puissance. La première permet de débloquer régulièrement des bonus, qui vont permettre à notre organisation de fonctionner un peu mieux, de mieux repérer des ressources, d’avoir de meilleurs prix chez les marchands, etc. La seconde permet d’avoir accès à différentes zones et quêtes spécifiques, que l’on voit apparaître sur une sorte de carte d’état-major. Cette dernière affiche aussi régulièrement des missions, que l’on n’aura pas à remplir soit même mais auxquelles on pourra affecter l’un des trois conseiller/conseillères à notre service. Une fois un certain délai écoulé, la mission est remplie et on récupère une récompense, souvent fonction de qui on aura choisi pour s’occuper de cette mission. Certaines missions en débloquent d’autres, les autres apparaissent au fur et à mesure de notre progression dans le jeu. Dans certains cas, ces missions ont aussi un effet sur le terrain. Ainsi, on a plusieurs régions où certaines zones de la carte ne nous seront pas accessibles tant qu’on n’aura pas fait reconstruire un pont ou un autre moyen de progresser.

Globalement, j’ai donc bien pris plaisir à ce troisième opus. Je l’ai ressenti trop grand et trop long par moment, mais je me suis bien amusé à me promener un peu partout avec un groupe de compagnons d’aventure agréable. Ça a beaucoup aidé à supporter les divers soucis du jeu. Cependant, j’espère sincèrement que l’épisode suivant a revu les dimensions à la baisse. Et que la même tendance va s’amorcer dans les autres jeux du même style. Grand, c’est bien, trop grand, c’est pénible.

Certaines régions sont nettement moins verdoyantes que d’autres.

Dragon Age : Inquisition
développé par Bioware
édité par Electronic Arts
disponible sur Windows, XBox 360 / One, PS3, PS4

Retour au sommaire

2 réflexions sur « Dragon Age Inquisition »

    1. Voilà une bonne nouvelle. Ça me fera du bien de ne pas avoir un jeu dont j’étale les 100+ heures sur 3-4 ans. 🙂
      Sur le lore, je verrai bien. En général, dans le cas des jeux au lore vraiment fouillé, je dois retenir à peine la moitié des trucs expliqués par les pnj et je dois vaguement lire un dixième, grand maximum, de tous les livres et autres que je trouve.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *