Pour cette petite émission télex, je n’ai proposé qu’un seul conseil de lecture et c’est une bande-dessinée. Scénarisée par Sylvain Runberg et dessinée par Serge Pellé (publiée chez Dupuis), la série Orbital se classe dans le space-opera. Nous sommes dans un futur où l’humanité est partie à la conquête des étoiles et a intégré une sorte de confédération galactique. On suit Caleb Swany, qui est le premier humain à intégrer l’Office Diplomatique Intermondial, sorte de corps d’agents spéciaux chargés d’intervenir quand la tension se manifeste entre les différentes espèces qui constituent la confédération. Caleb doit travailler en binôme avec Mézoké Izzua, une Sandjarr, espèce avec laquelle l’humanité fut en guerre quelques années auparavant.
Visuellement, la série est très belle. Le dessin a parfois un petit côté crayonné mis en couleur que j’apprécie beaucoup. Pellé livre un univers riche et varié, les espèces extra-terrestres sont nombreuses et différentes. Tout est travaillé, des vaisseaux jusqu’au moindre accessoirement. Bref, c’est très agréable à regarder et sur ce plan c’est un digne héritier du boulot de Mezières sur Valérian & Laureline.
Du côté du scénario, la série est organisée en diptyque. Ceci permet au lecteur de ne pas attendre dix ans avant de connaître le fin mot d’une intrigue en cours. Cependant, la série développe aussi un fil rouge qui va prendre de l’importance en avançant. Le ton de la série est assez orienté vers les magouilles politiques et diplomatiques et de façon plus générale vers la géopolitique. L’humanité n’a pas vraiment été accueillie à bras ouvert dans une Confédération bienveillante. En fait, c’est plutôt le dernier élément ajouté à un équilibre précaire de pouvoir. Beaucoup d’espèces ne voient pas l’humanité d’un bon œil et le sentiment est réciproque chez un certain nombre des congénères de Caleb. Par là, j’y retrouve un de ce que j’apprécie dans des univers comme dans celui de la série de jeu vidéo Mass Effect ou dans les romans de l’Élévation de David Brin : l’humanité n’est qu’une espèce parmi d’autre, le petit dernier qui sert de pion aux plus grands.
Bref, Orbital est une série dont j’ai vraiment apprécié la découverte et que j’ai pris plaisir à relire récemment. J’en attends les prochains volumes avec intérêt.