Comme dans cette mission il était question de parler des stations spatiales, c’est à dire de gros objets dans l’espace, j’ai voulu proposer quelques œuvres de SF dans lesquelles on peut trouver des objets, nettement plus gros, dans l’espace. Il y a notamment le concept de BDO, « Big Dumb Object » ou « Gros objet stupide » en anglais.
– L’anneau-monde, de Larry Niven (chez J’ai Lu). Un classique du genre avec la découverte et l’exploration par des humains d’un immense anneau qui ceinture un soleil. Il existe plusieurs suites. Personnellement, j’ai le souvenir de m’être un peu ennuyé à la lecture du premier volume mais je redonnerai peut-être une chance à cet ouvrage.
– Omale, de Laurent Genefort (chez Folio SF). Un roman dans lequel on suit des humains et diverses espèces extra-terrestres sur un monde qui semble plat et sans limite et qui se révèle être l’intérieur d’une sphère de Dyson. L’auteur a continué à explorer cet environnement dans plusieurs romans et nouvelles.
– Rendez-vous avec Rama, d’Arthur C. Clarke (chez J’ai Lu). Un classique du premier contact où l’humanité envoie une expédition visiter un objet artificiel qui traverse le système solaire. Ses dimensions sont plus réduites que les deux exemples précédents, mais on reste quand même nettement au-dessus des stations spatiales que nous connaissons. L’auteur a co-écrit plusieurs suites (Rama II, Rama révélé & Les jardins de Rama) tout à fait dispensables mais qui me laissent un souvenir pas désagréable. Cet univers a aussi connu une adaptation vidéo-ludique, dans laquelle Arthur C. Clarke lui-même apparaissait.
– Accrétion, de Stephen Baxter (chez Le Bélial / Pocket). C’est le quatrième volume de la série des Xeelee mais il peut être lu sans passer par les trois précédents. On y explore notre soleil, on voyage dans le temps et surtout dans l’espace, vers ce que l’on appelle le Grand Attracteur. On y voit une réalisation technologique des Xeelee d’une dimension (plusieurs millions d’années-lumière) qui en fait l’un des artefacts les plus grands de toute la SF.
– Le cycle de la Culture, de Iain M. Banks (chez Livre de poche SF). L’auteur utilisant toute la quincaillerie du space opera, on y trouve évidemment plusieurs réalisations de grandes dimensions. C’est en particulier le cas dans Une forme de guerre avec l’orbitale de Vavatch, sorte de « petit » anneau-monde ainsi que dans Trames où l’on découvre un empilement de mondes creux, comme une imbrication de sphères de Dyson, chacun hébergeant une civilisation différente.
– Tempête solaire, d’Arthur C. Clarke et Stephen Baxter (chez Bragelonne / Milady). Dans ce deuxième volume de l’Odyssée du Temps on voit comment l’humanité, pour se protéger d’une tempête solaire particulièrement violente à venir, entreprend la construction d’une structure entre le Soleil et la Terre pour en réduire le rayonnement.
– Éon et ses suites (Éternité, Héritage), de Greg Bear (chez Livre de poche SF). Une expédition humaine part explorer un astéroïde qui passe près de la Terre. L’astéroïde se révèle non seulement creux mais l’une des grottes qu’il contient semble sans fin. Un peu comme une sorte de Tardis.
– Janus, d’Alastair Reynolds (chez Pocket). Une expédition de minage de comète est détournée pour courser Janus, une lune de Saturne qui vient de se révéler être artificielle et qui a quitté son orbite. Par la suite, on découvrira une structure artificielle d’une dimension encore supérieure.
– Accelerando, de Charles Stross (chez Piranha / Livre de poche SF). Un roman que je n’ai pas encore lu mais qui met en scène un cerveau Matriochka : un ensemble concentrique de sphère de Dyson, chacune utilisant le rayonnement de la précédente pour faire du calcul et rayonnant l’énergie excédentaire vers la suivante. Encore une structure d’une dimension assez étonnante. Stross a aussi joué avec une autre megastructure : le disque d’Alderson, une sorte de disque plat, grand comme le système solaire et avec un trou au milieu pour le soleil. Dans la nouvelle Missile Gap (chez 500 nuances de geek en numérique), des extra-terrestres volent la Terre et la colle dans un coin d’un disque d’Alderson.
– La cité Saturne, d’Hisae Iwaoka (chez Kana). Dans ce manga, l’humanité a quitté la surface de la Terre et s’est installée dans un anneau qui en fait le tour à quelques dizaines de kilomètres d’altitude. On y suit Mitsu, jeune homme qui reprend l’activité de son défunt père : laveur de carreau. C’est en effet l’une des professions possibles pour les gens des strates basses de la société qui lavent ainsi les vitres de ceux de la haute société. Une approche originale.
– Stellaris de Paradox. Pour une fois je vous propose aussi un Jeu vidéo. Il s’agit du premier 4X (exploration, expansion, exploitation, extermination – le jeu-type est Civilization) du studio. Tout comme un Master of Orion, ce jeu propose de prendre les commandes d’une civilisation et de la conduire à la conquête de la galaxie. L’une des extensions de ce jeu permet de construire des megastructures : habitats orbitaux, sphère de Dyson, anneau-monde. Ces constructions demandent au joueur de gros investissements en ressource et en temps mais c’est joli à voir une fois construit et j’avoue que ça a un côté prestigieux.