Le retour du sorcier, de Karen Miller

Après quelques mois d’attente voici la suite du Mage du prince de Karen Miller, deuxième volume qui clôt le diptyque de la prophétie du royaume de Lur. Pour une fois on a une série qui se finit rapidement au lieu de s’étendre indéfiniment, avec des volumes dont les parutions deviennent de plus en plus rare (non, George R. R. Martin n’est absolument pas visé par ceci).

La chute des rois, de David & Stella Gemmell

Voici le dernier volume de la trilogie Troie, et le dernier livre que David Gemmell aura écrit, avec l’aide et le soutien de sa femme Stella. La chute des rois sonne donc la fin de cette réécriture du siège mythique.

Le goût de l’immortalité, de Catherine Dufour

Après la très bonne lecture que fut le recueil L’accroissement mathématique du plaisir je ne pouvais que poursuivre mon exploration de l’œuvre de Catherine Dufour. Ce fut donc le tour de Le goût de l’immortalité, dont la suite Outrage et rébellion vient d’ailleurs de paraître.
Ce roman relativement court conte la vie de plusieurs personnages dans une Chine du XXIIème siècle où la pollution et les épidémies ont ravagé la population et poussé les survivants à s’enfermer dans de grandes tours, plus ou moins étagées en fonction d’un nouvel ordre social. En ces « temps intéressants » la narratrice nous explique petit à petit comment elle réussi à obtenir l’immortalité à défaut de la vie éternelle.
Au niveau du fond je n’ai pas eu à me plaindre. Catherine Dufour nous fait de la « vraie » SF, avec une pleine charrette d’idées intéressantes et un futur qui fait peur parce que crédible. Pour la forme, c’est beaucoup de plaisir avec cette plume que j’ai déjà fort appréciée dans son recueil de nouvelles avec encore une fois quelques passages où le style flirte avec celui d’un Stephenson.
Après la flopée de prix que ce livre a, à juste titre, ramassé les éditions Mnémos nous ont offert une réédition enrichie d’une nouvelle inédite dans le même univers et d’une sorte de postface dans laquelle Catherine Dufour nous détaille les inspirations et mille et un détails qu’elle a glissé dans son ouvrage. Le tout sous une couverture de Caza qui ne gâche rien à l’ouvrage.
Voilà donc une lecture qui n’aura pas été du temps perdu et il ne devrait pas s’en écouler beaucoup avant que je m’attaque à une autre œuvre de cette auteur qui laisse espérer de grandes choses pour le futur de la SF française.
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Le goût de l’immortalité
de Catherine Dufour
illustration de Caza
Editions Mnémos
268 pages
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Pour ceux qui ne veulent pas les bonus (c’est bien dommage) et préfèrent le poche, c’est par làalt

La Voie des ombres, de Brent Weeks

Encore une nouvelle série, mais en trois volumes seulement, promis. Commençons donc avec ce premier roman, La Voie des ombres, par lequel Brent Weeks débute sa trilogie sur L’ange de la nuit.
Azoth est un garçon des bas-fonds de Cénaria, cité soit-disant gouvernée par un roi mais où le pouvoir réel est exercé par un conseil représentant les différentes mafias locales. Pour pouvoir se nourrir et éviter les brimades des plus âgés que lui Azoth parcourt inlassablement les quartiers pourris à la recherche d’un peu de petite monnaie tout en espérant réaliser un jour son rêve : devenir l’apprenti de Durzo Blint, le meilleur des pisse-culottes.

L’ombre de l’Hégémon, d’Orson Scott Card

Avec la stratégie de l’ombre Orson Scott Card a démarré un fil parallèle à celui de la stratégie Ender. Il ne lui restait plus qu’à y faire suite et il ne s’en est pas privé. L’ombre de l’Hégémon est la première des trois sequels de ce spin-off (avec un peu de chance ça veut vraiment dire quelque chose mais surtout ça fait in). Contrairement à la voix des morts, la suite de la stratégie Ender, on ne fait un grand saut dans le temps et dans l’espace puisque l’on reste sur Terre quelques temps à peine après la fin du précédent volume.

Mémoires d’un maître faussaire, de William Heaney

Une fois n’est pas coutume voici des mémoires et pas n’importe lesquelles. William Heaney a deux particularités peu communes. Tout d’abord il passe une part non négligeable de son temps à faire produire de faux livres, délestant des acheteurs un peu trop vénaux d’un argent qu’il reverse à un foyer d’aide aux sans-abris. Attention, on ne parle pas là de faire du faux Da Vinci Code à la photocopieuse. Il s’agit d’art, du genre qui demande beaucoup de travail et une certaine somme de talent pour produire de fausses premières éditions de classique de la littérature.

Déchiffrer la trame, de Jean-Claude Dunyach

Pour je ne sais quelle raison j’ai toujours du mal à commencer un recueil de nouvelles. Quelque chose en moi doit penser que les nouvelles sont forcément moins intéressantes à lire que les romans, alors que j’ai proportionnellement été moins  souvent déçu par les recueils. Je ne dois pas être le seul a éprouver cette sorte de répulsion vis à vis des récits courts puisqu’il est un fait établi que les recueils se vendent moins bien que les romans. Et pourtant…

Succubus Blues, de Richelle Mead

Après la louve-garou, la sorcière ou la vampire voici la succube. Il faut bien que les différentes séries du genre arrivent à se distinguer les unes des autres. Voila donc Succubus Blues, de Richelle Mead, premier volume des aventures de Georgina Kincaid.
Georgina est libraire pour gagner sa vie et succube parce qu’elle a signé un contrat. Depuis des siècles elle séduit donc les hommes pour leur voler leur vie et leur âme. Mais après de trop nombreuses années de loyaux services Georgina en a assez de se nourrir des âmes de ceux qui lui plaisent. Du coup elle ne couche plus qu’avec des minables. Et quand ça fait un siècle que cela dure il n’est pas surprenant que la libraire n’ait plus vraiment le moral.
Mais deux évènements vont égayer un peu son morne quotidien. Georgina va d’abord avoir la chance de lier connaissance avec son auteur fétiche. Mais surtout quelqu’un, ou quelque chose, commence à s’attaquer aux différents immortels de la ville.
Sur le papier ce bouquin avait de bonnes chances de me laisser sur le bas côté en cours de route. La partie errance sentimentale est assez volumineuse dans le récit, la narratrice, étant succube, est forcément obsédée par l’envie de coucher avec tout ce qui a la moindre once de virilité. Bref ça aurait pu être sacrément chiant. Et pourtant non. J’ai même dévoré l’ouvrage et je dois avouer que j’étais bien plus intéressé par la déprime de la narratrice et les quelques réminiscences de son passé (bien intégrées dans le récit) que par l’enquête concernant le mystérieux agresseur.
Et puis là au moins on a une libraire qui donne vraiment l’impression d’aimer les livres, pas comme une autre croisée dernièrement en bit-lit. D’ailleurs la plupart des passages où Georgina se retrouve confrontée à son auteur favori sont savoureux pour qui a déjà eu l’occasion de vivre ce genre de moment : rencontrer son idole et ne pas arriver à aligner trois mots sans bafouiller.
Enfin j’ai particulièrement apprécié le duo démon/ange qui gère les affaires surnaturelles de la ville, me rappelant évidemment une autre paire de duettistes mis en scène par Terry Pratchett et Neil Gaiman dans « De bons présages ».
Finalement le principal défaut du roman reste que vous devrez encore attendre jusqu’au 26 de ce mois pour en profiter. De mon côté j’attends de voir avec impatience comment notre héroïne va gérer son avenir, qui s’annonce tout sauf facile vu les choix qu’elle a du faire dans ce premier opus.
Subbucus blues (Succubus blues)
de Richelle Mead
traduit de l’anglais par Benoit Domis
illustration de Jean-Sébastien Rossbach
collection L’ombre
Editions Bragelonne
370 pages
Vous pouvez acheter ce livre : grand format ou poche
Georgina étant à la pointe de la technologie elle est sur facebook (les premiers chapitres y sont lisibles et audibles)

Vélum, d’Hal Duncan

De temps à autre on tombe sur un livre dont on serait bien en peine de définir simplement le genre. Vélum est de ceux là. Ce premier roman de l’écossais Hal Duncan est la première partie du dyptique « Le livre de toutes les heures », dont la suite, Encre, est prévue pour l’automne 2009.
Résumer ce roman est presque aussi ardu que de se prononcer sur son espèce. Dieu n’étant plus là les anges et autres amortels se battent pour le pouvoir. Les belligérants se rangent pour la plupart en deux camps. Mais certains amortels refusent de choisir et veulent rester en marge du conflit s’attirant donc la réprobation, voir la répression, des autres.
On suit ainsi quelques amortels qui choisissent la fuite, essayant d’échapper à cette guerre qui ne veut pas dire son nom. Et c’est là qu’intervient le Vélum. On pourrait dire qu’il s’agit du substrat sur lequel sont écrits tout ce qui est, a été, sera, pourrait être, etc. Bref toutes les réalités s’y trouvent et nos amortels fugitifs sautent d’une histoire à une autre, tentant de semer leurs poursuivants. On a ainsi un récit qui change régulièrement de direction et de tonalité.
Velum pocheC’est un peu là la principale qualité mais aussi le principal défaut du livre. Dans l’ensemble les styles adoptés sont bien maitrisés par Duncan mais inévitablement tous ne m’ont pas autant plu. Mon passage préféré est probablement celui qui se rapproche un peu du récit lovecraftien. Curieusement on y croise aussi de la mythologie sumérienne, que j’ai récemment rencontré dans Snow Crash de Neal Stephenson.
La forme du livre est aussi particulière car l’on alterne divers récits, se passant dans différents lieux, différentes époques et différents mondes, certains personnages sautant de l’un à l’autre. Voila un ouvrage qui demande un minimum d’attention de la part du lecteur et qu’il vaut mieux ne pas lire en regardant la télévision.
J’attends la suite avec un certain intérêt, ne sachant toujours pas quelle est la finalité de l’ensemble. J’espère que Encre me donnera une réponse satisfaisante.
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Vélum (Vellum)
de Hal Duncan
traduit de l’anglais par Florence Dolisi
illustration de Daylon (grand format) Bastien L. (poche)
Collection Lunes d’Encre (grand format) Folio SF (poche)
Editions Denoël (grand format) Gallimard (poche)
688 pages (grand format) 832 pages (poche)
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Snow Crash/Le samurai virtuel, de Neal Stephenson

La réédition du premier roman de Neal Stephenson traduit en français est un bon prétexte pour relire ce qui fut pour moi le livre de la révélation. C’est en effet par cet ouvrage que j’ai découvert celui que je considère comme le meilleur écrivain que cette Terre ai jamais connu. Rien de moins.